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Bonjour, Merci pour cet éclairage sur le TDA. En ce qui …

Comment on TDAH by Bruno D'ERRICO.

Bonjour,

Merci pour cet éclairage sur le TDA.

En ce qui me concerne, j'ai été diagnostiqué très tardivement. Aujourd'hui, j'ai 61 ans. J'ai été diagnostiqué seulement en 2016.

Je me retrouve totalement dans la description à la nuance près que je ne suis pas un hyper actif. Mon profil est celui du distrait et du rêveur. Je suis plutôt hypo actif avec une tendance à la procrastination qui m'empêche d'agir et de mettre en pratique mes idées. Je fais du zapping en permanence. Je termine rarement ce que je commence ou alors quand je vais au bout d'une tâche, c'est au prix d'un effort psychologique important.

Après un parcours scolaire chaotique, j'ai entrepris des études de droit.
J'ai obtenu un diplôme de Maîtrise en Droit, grâce à l'étayage de camarades d'université. A cette époque, le travail en groupe stimulait ma créativité et mon esprit de compétition. En milieu professionnel, je n'ai pas retrouvé cette émulation. J'ai perdu ma motivation à imaginer des solutions nouvelles.

De fait, à cause des multiples contraintes existantes dans les entreprises, je n'ai jamais réussi à m'insérer durablement dans la vie professionnelle.

Après mes études, j'ai choisi de m'orienter vers le commercial ayant une forte motivation pour la réussite financière. A cette époque, j'avais un gros potentiel créatif (créativité entrepreunariale). Toutefois, ma façon de procéder était différente et je n'arrivais pas à me plier aux directives de ma hiérarchie.

Bref, je n'ai fait que multiplier les échecs : licenciements, démissions, problèmes relationnels avec ma hiérarchie. Je me suis mis en retrait.

Par contre coup, j'ai développé des problèmes de santé chroniques : douleurs lombaires, dépressions, troubles du sommeil, ulcères gastriques... jusqu'à ne plus pouvoir travailler et être incapable de me projeter dans l'avenir par crainte de l'échec (Phobie sociale).

Dans le prolongement, ma femme a demandé le divorce et mes parents m'ont renié. A partir de là, mes 2 filles se sont éloignées de moi et je me suis retrouvé très isolé affectivement et socialement.

Mon parcours médical en psychiatrie, depuis ma première consultation en 1994, a été très traumatisant. Les médecins psychiatres que j'ai consultés m'ont mis dans une impasse avec des diagnostics erronés (dépressif chronique, schizophrène, border Line, bipolaire...) et des prescriptions inadaptées (antidépresseurs, neuroleptiques...).

De fait, je me suis enfoncé un peu plus dans la dépression et le manque d'estime de moi.

Depuis 1996, je suis reconnu travailleur handicapé avec l'étiquette psy. Je n'ai pas pu bénéficier d'une réinsertion professionnelle par les services de l'emploi des personnes handicapées. On m'a refusé toute possibilité de réorientation, via une formation, et de retour à l'emploi, même dans le milieu protégé.

En 2016, après une longue errance médicale, un médecin de l'hôpital Sainte-Anne à Paris a repris mon suivi et reconsidéré le diagnostic. Il m'a fait passer des tests psychologiques, complétés par plusieurs entretiens.

Les tests ont établi que j'avais un TDA. Quelques temps auparavant, toutes les autres hypothèses de pathologies psychiatriques avaient été écartées par le Centre Expert du CHU de Créteil. Toutefois, les médecins psychiatres du Centre Expert n'avaient pas pensé au TDA.

Depuis septembre 2016, grâce au médecin psychiatre qui a fait le bon diagnostic, je prends des psychostimulants (4 cp de Concerta/jour). Je vais beaucoup mieux.

Cette réhabilitation médicale arrive cependant très tard, puisque je suis désormais à l'âge de la retraite. En effet, étant reconnu handicapé, j'ai l'obligation de demander ma pension vieillesse qui se substitura à l'AAH que me verse la CAF.

Je viens de recevoir mon estimation des droits à ma retraite à 62 ans (janvier 2019). En février 2019, selon l'estimation que j'ai reçue, je ne percevrai que 444 € brut par mois.

Comment vais-je pouvoir vivre avec des ressources aussi faibles ?
Je me demande si je ne peux pas agir en justice contre les médecins qui se sont trompés de diagnostic et m'ont mis dans une impasse professionnelle ?
Qu'en pensez-vous ? Connaissez-vous des personnes qui ont été confrontés aux mêmes problèmes ?

Je vous remercie par avance de votre réponse pour m'aider à avancer.

Cordialement.

Bruno D'ERRICO